“Pépé le Moko”, sur Arte : quand Jean Gabin régnait sur le cinéma français

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“Pépé le Moko”, sur Arte : quand Jean Gabin régnait sur le cinéma français

2024-04-30 01:41| 来源: 网络整理| 查看: 265

Entre 1935 et 1940, il fut le “patron” du septième art. Celui qui, de “La Belle Équipe” au “Quai des brumes”, porta ou soutint les films les plus ambitieux, grâce à des choix toujours avisés. À voir ce lundi 7 février dans “Pépé le Moko”, de Julien Duvivier. Jean Gabin en Pépé le moko, dans le film de Julien Duvivier, 1936.

Jean Gabin en Pépé le moko, dans le film de Julien Duvivier, 1936. Paris Film Productions

Par Olivier Rajchman

Publié le 07 février 2022 à 19h00

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Lorsqu’en 1935 Julien Duvivier le sollicite pour incarner l’antihéros de Pépé le Moko, cela fait cinq ans que Jean Gabin enchaîne les films au cinéma. Apparu sur le grand écran avec le parlant, cet ancien artiste de music-hall s’est adapté aux exigences de la caméra. « J’ignorais comment ça fonctionnait, racontera-t-il, mais je me suis rapidement rendu compte que moins mes traits bougeaient, plus je faisais “vrai”. L’assemblage des plans au montage rendait clairs, sans les exagérer, les sentiments que j’avais suggérés. » Une approche qui tranche avec l’expressionnisme des comédiens issus des planches et qui permet à Gabin, qui n’a pas encore connu de succès personnel, de se distinguer. « Je l’ai découvert dans Cœur de lilas, en 1932, se souviendra Jean Grémillon. J’étais avec René Clair et ce qui nous a le plus impressionnés, c’était son jeu d’une efficacité novatrice. » Ce que Jean Renoir devait traduire joliment : « L’étendue des émotions que peut fournir Gabin est immense tant son art est de n’en donner que l’essentiel. »

“La Bandera” de Julien Duvivier, 1935, avec Raymond Aimos et Jean Gabin en meurtrier engagé dans la Légion.

“La Bandera” de Julien Duvivier, 1935, avec Raymond Aimos et Jean Gabin en meurtrier engagé dans la Légion. SNC

Si ces cinéastes ne vont pas tarder à le réclamer, c’est Duvivier qui, le premier, en fait une star. Après l’avoir choisi pour Maria Chapdelaine, puis lui avoir confié le rôle de Ponce Pilate dans Golgotha, il lui fait jouer un meurtrier engagé dans la Légion avec La Bandera. Enthousiaste, Gabin se bat auprès du metteur en scène pour imposer cette histoire qui n’emballe pas les producteurs. Si le public aime les légionnaires, comment imaginer absoudre un criminel ? Le triomphe du film fait taire leurs réserves et confère une nouvelle dimension à son interprète.

Encouragé par son épouse Doriane, Jean Gabin sélectionne soigneusement ses projets et s’y implique de façon déterminante. « Sensible aux idées de justice sociale », selon le scénariste Charles Spaak, il soutient le tournage de La Belle Équipe, du même Duvivier, dont la fin tragique contredit les espoirs nés du Front populaire. Et tant pis si le film est un échec public. Dans le même temps, il épaule, durant deux ans, Jean Renoir qui cherche à monter La Grande Illusion. Star annoncée, il accepte, conscient des nécessités du scénario, que son personnage s’équilibre avec ceux de von Stroheim et de Dalio. « C’était un “régulier” Gabin, témoignera Arletty. Il était toujours équitable et ne vous faisait jamais une crasse dans le dos. »

“Gueule d’amour”, de Jean Grémillon (1937), révèle un Gabin sensible.

“Gueule d’amour”, de Jean Grémillon (1937), révèle un Gabin sensible. Prod DB © DR

Un acteur aux pieds d’argile

Son mythe de héros poursuivi par la fatalité consolidé en 1937 avec Pépé le Moko, le seigneur des faubourgs gagne en notoriété et en influence. Il en profite pour tirer Jean Grémillon de son purgatoire – le cinéaste étant au chômage depuis plus d’un an – et l’imposer à la mise en scène de Gueule d’amour, qui révèle un Gabin sensible, aux pieds d’argile. À cette époque, l’acteur découvre en salles Drôle de drame. Épaté par le travail de Marcel Carné, il le rencontre et lui offre le livre de son ami Pierre Mac Orlan, dont il a acquis les droits. Mais, une fois encore, la production du Quai des brumes est semée d’embûches. Le scénario de Jacques Prévert, jugé déprimant, révulse les producteurs. « Jean a soutenu Carné à bout de bras, dira le décorateur Alexandre Trauner. Sans lui, Le Quai ne se serait pas fait. » Et sans Gabin, les flash-back « déstabilisants » de leur film suivant, Le jour se lève, auraient probablement été escamotés.

Jean Gabin et Michèle Morgan dans “Le Quai des brumes” de Marcel Carné (1938).

Jean Gabin et Michèle Morgan dans “Le Quai des brumes” de Marcel Carné (1938). Ciné-Alliance

Mêlant intuition, intelligence et courage, l’acteur n’aura cessé, durant ces années d’avant-guerre, de faire des choix remarquables. « On me proposait trente films par an, confiera-t-il, et j’aurais pu faire comme certains de mes camarades qui tournaient beaucoup, et souvent n’importe quoi, en s’en mettant plein les poches. Mais je n’ai pas de regrets. J’ai travaillé avec des types formidables, comme Renoir, Duvivier, Spaak, Prévert, Grémillon, Carné, Jeanson, Trauner, Kosma, Jaubert. Sans parler de mes partenaires, acteurs et actrices de premier ordre, que j’ai aimés. »

La guerre et le départ d’un Gabin refusant de travailler sous la botte de l’occupant, puis s’engageant dans les Forces françaises libres, devaient briser cet élan. Il faudra attendre les années 1950 pour que la star retrouve, à défaut d’une conjoncture aussi miraculeuse, son statut ainsi qu’une belle diversité de rôles.

À voir q Pépé le Moko, lundi 7 février, 20h50, Arte.



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